Les corps coulés
Malgré la diversité des matériaux développés pour la fabrication de tenons intraradiculaire en bouche, la prescription de tenons métalliques faits en laboratoire ne diminue pas de façon notable. Cela s’explique sûrement par les qualités intrinsèques de ce type de pivot. Solidité et pérennité viennent à l’esprit, et combiné à l’effet de sertissage d’une couronne artificielle, cela reste un excellent moyen de conserver une dent non vitale.
À éviter
Les empreintes des dents dévitalisées et préparées doivent avoir certaines particularités. Comme le fait d’inclure une tige rigide dans le matériau à empreinte. Le polysiloxane laissé à lui-même présente un risque réel d’être distordu lors de la coulée du modèle, car il n’offre presque pas de résistance à la force de viscosité de la pierre artificielle.
Par contre, le polysiloxane peut se détacher d’une tige rigide non suffisamment rétentive, et de ce fait rendre l’empreinte inutilisable.
À se rappeler
On reçoit parfois au laboratoire des empreintes de canal qui nous font remettre en question leur fidélité à la situation réelle en bouche. Est-ce que le canal est bien réellement tel quel ou si l’empreinte a été altérée par une mauvaise manipulation? Il est bon d’ajouter sur l’ordonnance un commentaire si le canal est atypique.
À éviter
Les pivots d’acrylique autopolymérisant faits directement en bouche sont toujours d’actualité, et doivent aussi être réalisés selon certains principes. Une résine bien dense sans porosités se soldera par un produit métallique coulé de meilleure qualité et précision. Au contraire de la photo ci-dessous, où la résine n’a pas la densité nécessaire.
La photo suivante illustre un problème. On y voit certes un pivot direct précis, avec une densité dans l’acrylique parfaite. Là où ça ne va pas, c’est la tige métallique incorporée dans la résine. Il sera quasi impossible de couler le tout en alliage sans ce corps étranger. Qui veut un morceau de vieux trombone dans son tenon dentaire?
Les structures dentinaires résiduelles très fines laissées en place ont le fâcheux potentiel de compliquer la fabrication du corps coulé. Il est difficile de maintenir une grande précision en présence de détails aussi fragiles. Cette photo montre une empreinte avec ce type de difficulté au mésial de la dent pile.
À considérer
Dans les cas où les racines sont divergentes, pour assurer une bonne adaptation dans les canaux, la technique à privilégier est de faire des parties métalliques séparées, mais intimement liées une fois en place.
Le système avec clavette est souvent utilisé, comme illustré sur les photos suivantes.
Lorsque la morphologie interne des canaux l’exige, un système s’apparentant à la queue d’aronde en menuiserie s’avérera la meilleure solution.
En résumé, pour la conservation des dents non vitales en tant que support pour les prothèses partielles fixes, les corps coulés métalliques sont encore un choix judicieux à prescrire.