No 85 Mai - Juin 2019

Chronique Dentaire

L’intégration des scans intraoraux

Les appareils de numérisation directe en bouche ne sont plus une technologie réservée aux utilisateurs précoces. C’est indubitablement devenu une tendance, et la curiosité au sujet de ces appareils explique un peu pourquoi nous recevons de plus en plus d’empreintes dentaires numériques. Il y a évidemment une courbe d’apprentissage à surmonter, les fabricants le savent et s’efforcent, avec des résultats variables, de rendre le tout convivial.

En tant que laboratoire dentaire, nous sommes à l’autre extrémité de la transmission des données. Le but de cette chronique est de transmettre quelques observations et conseils pour optimiser le déroulement du travail.

Il est plus facile pour le prothésiste de recevoir TOUS les fichiers dans une même session de capture. Idéalement, le dentiste devrait scanner la forme préopératoire, les deux maxillaires, les préparations et la relation articulée dans une même session, pour que le système reconnaisse que chaque fichier fait partie du même cas. Il sera ensuite beaucoup plus facile d’intégrer toutes les images ensemble lors du design de la restauration. Lorsque les scans sont générés dans des fichiers différents, cela nous oblige à “bricoler” les rapprochements, et à convaincre le logiciel que toutes ces données en apparence hétéroclites pour lui font en réalité partie de la même bouche.

Numérisation de la situation préopératoire, suivie du scan avec la dent préparée

Superposition des deux images, où on voit bien la réduction effectuée sur la dent 24

 À plus forte raison, cela s’applique dans les cas où un ou plusieurs implants sont présents. Un scan supplémentaire de la muqueuse SANS le scanbody est nécessaire pour que nous puissions reproduire l’émergence réelle du site périphérique à l’implant, ce qui, vous en conviendrez, a beaucoup plus de chances de produire un résultat esthétique d’apparence naturelle.

Cette façon de fonctionner devrait faire partie de tout protocole de prise d’empreinte virtuelle. Nous recevons des scans préopératoires parfois deux jours après la réception des données, parfois c’est un modèle antagoniste en pierre qu’on nous demande de numériser pour l’intégrer avec les données initiales. Mais comme cela a déjà été mentionné ici, il y a une courbe d’apprentissage.

Communication de la teinte de la dent pile

D’un point de vue technique, la couleur des dents préparées se trouve à être une information très importante, voire primordiale lors de la confection de prothèses fixes, en particulier le tout céramique.

Plusieurs niveaux de translucidité sont offerts dans les matériaux céramiques. Par exemple, les restaurations en disilicate de lithium (IPS e.max) peuvent être faites à partir de lingots qui vont de très opaques à extrêmement translucides. Les structures de zircone peuvent également être translucides à très opaques. À toute situation son matériau approprié.

Le but étant d’obtenir un résultat optimal. Il est primordial pour toute restauration sans métal de nous indiquer la couleur spécifique de la dent préparée (pile) et de nous informer si cette dernière sort de l’ordinaire: pile foncées, pivot noir, pile restaurée en composite très blanc etc.