Chronique Dentaire

Les scans intraoraux

Les scans intraoraux

Les prothésistes dentaires reçoivent maintenant de façon courante des empreintes virtuelles. Il s’agit de numérisations effectuées directement en bouche avec un scanneur réduit et ergonomique.

Est-ce que cette approche donne des résultats précis, fiables, et surtout utilisables pour la production d’une prothèse de qualité? Sans ambages, la réponse courte est oui. Est-ce que cette acquisition de données se fait les yeux fermés, sans effort? On ne le pense pas non plus.

L’intérieur de la bouche est un environnement difficile à numériser. Beaucoup de fluides, et beaucoup de tissus différents, qui sont loin d’être complètement opaques, ce qui influence grandement les ondes censées “cartographier” l’environnement à restaurer. Examinons ici quelques captures intraorales réelles, illustrant l’état actuel de cette technologie.

Les scanneurs de dernière génération peuvent acquérir les données et les présenter avec une coloration qui aide à visualiser les différents types de tissus présents.

La même image. Le fait de pouvoir utiliser l’option de travailler dans un environnement monochrome est utile pour voir les reliefs avec plus d’acuité.

Sur cette nouvelle image, il semble y avoir des aspérités sur la finition distale. En faisant abstraction de la couleur, cette zone sera peut-être plus définie.

Effectivement, cela semble être le cas. Le contact proximal distal est également plus clair. Si on regarde la dent 37 dans l’image couleur précédente, on constate que les scanneurs ont souvent une interprétation particulière des obturations métalliques. Il faut maintenant évaluer si les irrégularités qu’on observe sur la finition distale font réellement partie de la dent ou si elles sont une anomalie qu’on devra contourner.

C’est parfois l’inverse, et l’image monochrome ne montre pas clairement la distinction entre les tissus mous et durs.

Alors que la coloration nous le montre de façon moins équivoque sur la même image colorée.


Certains praticiens utilisent plus à fond les multiples possibilités offertes par les systèmes de numérisation intraorale. Ici, la finition marginale a été dessinée au fauteuil par le dentiste (ligne noire), ce qui réduit d’autant l’interprétation que le prothésiste doit faire.

Même image, cette fois sans la coloration.

Puisqu’il est question d’interprétation, il arrive que certaines zones doivent être évaluées plus en détail par le prothésiste. Ici, la finition buccale de la préparation semble claire à première vue.

Mais l’image monochromatique montre que de la muqueuse ou un fluide quelconque nous empêche de bien voir une petite portion de la marge en question. Un laboratoire dentaire rompu à l’utilisation des technologies numériques pourra repérer les situations insidieuses cachées dans les données brutes.

Les restaurations sur implant peuvent aussi être fabriquées à partir d’une numérisation directe, avec toutefois un peu plus d’étapes. On voit ici le corps de scannage en position 21.

On le voit mieux sans la couleur

Ne pas oublier de prendre aussi le site implantaire sans le corps de scannage, pour donner au prothésiste une meilleure idée de l’aspect réel de la muqueuse périphérique à l’implant.

En ouvrant bien les yeux, et avec un peu d’effort, la courbe d’apprentissage de cette technologie se négocie assez bien, et sans être une panacée, ajoute un élément de plus en plus incontournable au coffre d’outil du dentiste.